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Tous ces jours de dépression,
À tourner en rond,
dans le gris, sordide, de nos
sentiments,
ou bien du ciel trop étroit,
m'éblouit, la vie tardive,
ne vient à moi que par éclats,
par fragments parsemés,
la faiblesse intrinsèque
ressort virulente tout le long de la
peau,
échine courbée, nerfs saturés,
il manque souffle ;
à vif, mon cœur
s'emballe,
la pensée
néoténique* saborde les maigres certitudes qu'il restait,
et nous errons dans
un dédale empli d'inconnus,
anonymes aux lèvres
cousues,
mugissant.e.s. La
solitude pour seule alliée,
la solitude fait
des ravages.
Que faire de ces
fleuves de larmes ?
Les noyer.
*
« Avant qu'une
pensée ne soit accomplie, venue à maturité, elle accouche d'une
nouvelle, et celle-ci à peine née, incomplètement formée, en met
au monde une autre, une nichée d'autres qui semblablement se
répondent en renvois inattendus et irrattrapables et que jusqu'à
présent je n'ai pas réussi à rendre. » (Michaux,
Connaissance par les gouffres)