jeudi 30 octobre 2008

La vie est ailleurs


Déjà l'automne arrive. Le ciel se fait moins éclatant et orgueilleux, plus pûr, empli de désespoir face à la fatalité. Il devient possible de s'asseoir cinq minutes au soleil, sans vouloir rechercher la fraîcheur de l'ombre. Les jours raccourcissent, mais le crépuscule reste le même, une hésitation entre le jour et la nuit, une ambiguité suspendue, l'éternité dans le ciel pour quelques instants. Le mieux, c'est peut-être la mort progressive des arbres. L'incandescence éphémère. Ils se couvrent de feu, comme pour afficher leur dernière beauté avant la mort éphémère. On déterre des marrons, on collectionne les touts-lisses pour les jeter depuis le balcon ou dans les flaques d'eau. On dort avec des chaussettes. On crie des insanités dans le vent. Et on rêve d'un mois de novembre en Bretagne, la brume, le sable froid, le vent parmi les dunes, la mer grise, l'absence de roses. On rêve de solitude.

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