mercredi 22 octobre 2008

Enfouis sous la neige.

Le baiser de la neige me surprit, je ne pouvais y échapper, le ciel écarlate n'était pas assez bas, ma main livide tendait vers l'espoir désespéremment. Ton rire se brisa parmi les nuages, se fondit à la neige, le mien ne voulût s'y mêler, trop impur, trop froid. Les soleils d'or et les arbres en feu rythmaient nos saisons, nos corps battaient à l'unisson, tu avais abandonné ta main le long de ton corps, mais je ne l'ai pas saisie, j'ai embrassé tes yeux, malgré les reproches qu'ils m'adressaient, la neige était bleue sur nos corps ensevelis, les arbres nus refusaient la mort, revivaient dans le froid giflant, et tu avais pitié de leurs branches démembrées. Tu collectionnais les feuilles mortes, les amassais pour me jeter dedans, et j'enfouissais mes larmes dans le creux de ton cou, là où l'on murmure les adieux, là où le frisson parcourt la peau nue, sans pudeur. Je tentais parfois de crier mon Extase, mais elle restait accrochée à mon estomac, l'alourdissait, pourtant j'étais si légère que même une fois le vent m'a emportée dans un tourbillon de désirs. Outrance, outrage, tu ne m'as pas retenue, tu as admiré ma fuite, semblable à celle d'un soleil calciné, et tu m'as regardée mourir, avec patience et anesthésie. Je tremblais souvent, quand ton silence était trop bruyant, et que ce vacarme trahissait ton désarroi, ta rage, ta ferveur, tu sentais mon corps se crisper sous les draps et tu te détournais. J'avais un goût d'amertume dans la bouche, que tu m'avais déposé sur la langue comme un présent, et je n'avais plus peur de toi. Sous la neige et sous l'arrogance, dans l'obscurité de notre antre, le soleil de tes yeux, le feu de tes mains avait disparu. Plus rien ne comptait, nous mourrions avec délice.

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